top of page
Photo du rédacteurVoyages Action

Le Chemin de Compostelle; qu’est-ce que c’est ? 

Dernière mise à jour : 25 janv. 2023

Pour plusieurs personnes, le mot peut sembler inconnu, mais pour les amateurs de randonnées et de spiritualité, ceci peut sonner l’éloquence même. Somme toute, le Chemin de la Compostelle est une des destinations les plus prisées en termes de pèlerinage dans le monde entier. On vous explique ici les grandes lignes de cette longue aventure en compagnie d’un de nos accompagnateurs Sylvain Gauthier.


L’histoire derrière le phénomène

Les origines de ce pèlerinage remonteraient au Moyen Âge. L’histoire débute au IXe siècle alors qu’un ermite aurait été guidé par une étoile mystérieuse vers le tombeau de l’apôtre de Jésus, Jacques Le Majeur. Sa dépouille se trouverait dans la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, consacrée en 1211, dont les façades sculptées en pierre s’ouvrent sur de majestueuses plazas entre les murs médiévaux de la vieille ville. Ce lieu est maintenant connu pour être le point d’arrivée du chemin de pèlerinage de Compostelle. Depuis, bon nombre de personnes ont emprunté les divers chemins pour se rendre à cette cathédrale qu’on nomme en espagnol la Catedral de Santiago de Compostela .

Chacun fait « son chemin »

Plusieurs pèlerins parcourent le Chemin avec des objectifs personnels très différents les uns des autres. Historiquement, les Pèlerins le faisaient pour rendre hommage à l’Apôtre Saint-Jacques. Depuis le XXe siècle, plusieurs Jacquets (noms donnés aux Pèlerins qui font le Chemin) le font par croyances spirituelles ou religieuses, suite à un événement tragique dans leur vie personnelle, suite à un décès d’un être cher ou de l’apparition d’une maladie. Quoi qu’il en soit, beaucoup de gens décident délibérément de laisser leur vie quotidienne derrière eux, de trouver la paix et de prendre le temps de découvrir les choses essentielles de la vie.

En 1972, le bureau d’accueil des pèlerins à Saint-Jacques-de-Compostelle dénombrait 67 pèlerins, 347 578 en 2019.

Pour notre accompagnateur Sylvain Gauthier, ce qui l’a motivé à emprunter la route de Compostelle en 2014 pendant 33 jours était entre autres la beauté des paysages qu’offre le nord de l’Espagne avec ses villages médiévaux ainsi que la perspective de faire de multiples rencontres avec des gens provenant de diverses cultures de partout à travers le monde.

Le Pèlerinage menant à Saint-Jacques-de-Compostelle est composé de plusieurs chemins un peu partout en Europe dont quatre partant de la France vers St-Jean-de-Pied-de-Port. L’objectif final reste d’arriver jusqu’à la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle en une ou plusieurs étapes.

Le trajet traditionnel

L’origine de ce pèlerinage se situe sur la route Camino Francès, en départ de la France. Longent les Pyrénées, une chaîne de montagnes séparant la péninsule Ibérique du reste de l’Europe, les paysages de cette route s’étendent sur plus de 430 km entre l’Espagne et la France et atteignent plus de 3 400 mètres d’altitude. Des sentiers de randonnée sillonnent toute la longueur de la chaîne, et des parcs nationaux proposent des circuits plus courts. Certains optent pour faire un détour afin de visiter Andorre, un minuscule État souverain au cœur des montagnes, et qui laissera les voyageurs dans un tout autre décor.

C’est le trajet le plus fréquenté en raison de son bagage historique et donc, c’est aussi une route qui offre plus de lassitude avec le transport des bagages. Plusieurs entreprises locales ont vu le jour dans la dernière décennie afin d’aider à transporter les biens des pèlerins d’une ville à l’autre. Les infrastructures sont plus nombreuses aussi. On retrouve même le célèbre Cruz de Ferro (la croix de fer) sur le Camino Francès. Selon une tradition du Moyen-âge, les randonneurs apportent avec eux une pierre de leur jardin qu’ils laisseront sur le mont de Léon à la Cruz de Ferro qui culmine à 1504 mètres d’altitude. Ce poids supplémentaire et inutile dans le sac à dos représente les choses superficielles auxquelles nous accordons souvent une trop grande importance dans la vie. Visuellement, il s’agit d’une croix toute simple, en fer rongé par la rouille, juchée sur un imposant mât de chêne de cinq mètres de haut. La croix surplombe un imposant tas de roches et de cailloux, et ce sont justement ces pierres, aux apparences diverses et aux tailles variées, déposées depuis des siècles par les marcheurs, qui font de la Cruz de Ferro l’un des paysages les plus mythiques pour le pèlerin de Saint-Jacques.

Si plusieurs redoutent les longues routes dans les champs désertiques de la Meseta, d’autres y trouveront une paix intérieure absolue. La Meseta représente 200 kilomètres sur la Camino Francès, soit environ 8 à 10 jours de marche. Une chose est sûre, le chemin de Compostelle vous fera vivre de beaux moments de connexion à la nature, à vous-même et à l’humanité.

Route de l’Espagne- Camino del Norte ( 880 KM)

Depuis Bayonne ( France) jusqu’à Santiago de Compostela, en passant par Bilbao, Castro Urdiales, Santander, ou encore Oviedo, le Camino del Norte fait environ 880 km de randonnée et se fait en 39 étapes, plus trois étapes de plus si l’on poursuit son pèlerinage jusqu’au Cap Finisterre. Endroit mythique où les pèlerins du Moyen Âge brûlaient leurs vêtements devenus haillons pour matérialiser le changement vers une nouvelle vie, le Cap Finisterre est le point final du parcours. C’est aussi le kilomètre 0 du parcours.

Certains randonneurs diront qu’emprunter les routes de l’Espagne n’est pas la meilleure des options pour les repas puisque la cuisine est traditionnelle. Si vous ne cuisinez pas le soir, vous mangerez souvent le menu du pèlerin, et c’est aussi l’option la plus économique : riche en fritures, viande et crème glacée, tout cela arrosé de vin ou de bière. Ce n’est sans doute pas le régime le plus adapté au sportif, mais c’est convivial et salutaire pour le moral ! Par contre, sachez qu’être végane sur le chemin est un défi difficile. Il faudra quasiment tout préparer vous-même, car l’Espagne est un pays qui aime la charcuterie et le fromage.

Départ du Portugal

Dans la dernière décennie, le Portugal a également emboîté le pas de ses pays voisins en proposant un itinéraire plus officiel pour le Chemin de la Compostelle.

Le chemin partant de Lisbonne se situe au niveau de la mer et donc, longe l’océan Atlantique. 520 kilomètres séparent la capitale du Portugal à la destination finale, Saint-Jacques de Compostelle. Ces routes sont prisées, car la gastronomie portugaise est mondialement reconnue. Les routes sont cependant peu développées dû à sa nouveauté. Certains vous conseilleront de partir directement de Porto.

Il est à noter aussi que les types d’hébergement pour les pèlerins sont peu communs sur la route. Il y a très peu d’églises et d’histoire à contempler.

Les certificats

En Europe, les 200 derniers kilomètres du pèlerinage donnent droit à un certificat officiel, ce qui est très bien vu sur un curriculum vitae. Les gens parcourent ceci pour avoir une mention reconnue dans leur c.v qui dénote une certaine personnalité, une résilience et une détermination.

Il est possible de prendre un short cut pour les 100 derniers kilomètres par autobus. Cette option est strictement réservée pour les plus âgés ou pour les personnes qui ont des restrictions physiques. C’est l’équivalent d’environ 5 à 6 jours de marche en Galice.

Il est possible aussi d’avoir la Credencial. Ce carnet du pèlerin, aussi appelé Crédentiale ou Créanciale, est un document indispensable pour le marcheur en route vers Compostelle. Petit carnet anodin, il permet d’y apposer des tampons tout au long du chemin, pour attester de son pèlerinage à pied ou en vélo. C’est aussi un document avisant l’hébergeur que vous prenez la route sacrée et vous aurez donc droit à des laissez-passer dans les auberges à moindre coût.

Planification

Avant le départ

«J’ai marché en moyenne deux fois par semaine le premier mois avec des distances moyennes de 15 à 25 km. J’ai augmenté le rythme à 3 fois par semaine le mois précédent mon départ. Afin de m’adapter à mon environnement, j’ai marché au mont Saint-Bruno et dans différentes SEPAQ (parcs Provinciaux) ou l’on retrouve des conditions similaires.», mentionne Sylvain Gauthier concernant sa préparation à la grande aventure.

Selon Sylvain, il est recommandé de s’arrêter régulièrement et de profiter de cette pause pour aérer nos pieds, casser la croûte ou simplement s’abreuver.

«Il ne faut pas étirer les pauses trop longtemps, car le retour aux sentiers risque d’être laborieux. J’optais pour des pauses équivalentes à 5 minutes par heure de marche et une pause de 15-30 minutes pour le lunch.»

En moyenne, les pèlerins qui empruntent le chemin de la Compostelle parcourent 20 à 25 km par jour.

-Pas de chaussures neuves

Il est également suggéré de ne pas parcourir le chemin avec des chaussures neuves. La majorité des randonneurs qui abandonnent le font à cause de blessures causées la plupart du temps par un manque d’entraînement ou parce qu’ils sont mal chaussés. Marcher avec des ampoules, jour après jour, peut devenir très éprouvant.

«J’ai suivi les consignes à la lettre que j’avais lu à ce sujet et me suis procuré des bas en laine de type mérino sans coutures qui permettent aux pieds de bien respirer, de sécher rapidement et d’éliminer l’humidité.»

-Trousse de premiers soins

Pour les pèlerins, Sylvain propose l’utilisation d’une crème podiatrique anti-frottement de marque ‘’NOK’’ ou ‘’GEHWEL’’ (disponible chez les podiatres), de l’appliquer quelques semaines avant votre départ et quotidiennement pendant notre randonnée. Cela diminue de beaucoup les chances de développer des ampoules.

-Tapis

La plupart des gens à qui Sylvain a parlé avant son départ lui ont dit n’avoir eu besoin du tapis qu’à une ou deux occasions soit pour coucher à la belle étoile «pour vivre l’expérience» ou encore parce que la seule place disponible dans un hébergement était le plancher parce que tous les lits étaient occupés.

-La nourriture

«C’est bien connu, on mange très bien en Europe. Il est mentionné dans les bibliographies que j’aie lu lors de ma préparation, que certains villages n’aient que quelques restaurants dont certains peuvent décider tout bonnement de fermer le lundi ou mardi, et ce, sans préavis ! Certains n’ont qu’une petite épicerie de quartier et je ne pense pas que les Costco soient encore arrivés là-bas ! Pour le souper, plusieurs randonneurs utilisent les cuisines mises à leurs dispositions dans les gîtes pour se concocter un souper convivial. Belle opportunité pour partager nos recettes de nos pays respectifs ! ‘’Hey la gang, une poutine avec une tourtière au sirop d’érable çà vous le dit ?’’ », mentionne Sylvain.

-Sac de couchage

«Le choix du sac de couchage à acquérir a été fait en fonction des conditions climatiques et de la période de l’année à laquelle j’ai décidé de parcourir le chemin. Ainsi de la mi-août à la fin septembre, la température descend rarement en dessous de 12 degrés pendant la nuit. Je comptais utiliser le sac de couchage dans les gîtes comme complément à la literie offerte (ou pas). J’ai opté pour le sac de couchage efficace jusqu’à 5 degrés. J’ai aussi acheté un oreiller gonflable de qualité, car la plupart des gîtes ne l’offrent pas.», explique Sylvain.

-Sac à dos

Il est recommandé de ne pas excéder 10% de notre poids corporel incluant le sac à dos.

«Dans mon cas, le sac à dos et son contenu auraient dû être de 8.2 kilos ou 18 livres. Après de multiples tentatives pour réduire le poids de mon sac, je partirai donc avec un sac à dos de 11 kilos ou 24 livres (calculant deux gourdes d’eau de 500 ml une fois remplie d’eau, soit 1,3 kg ou 3 livres). »

-Vêtement

Il existe maintenant plusieurs articles et vêtements adaptés aux longues randonnées. En effet, plusieurs items permettent au corps de mieux respirer tout et offrent l’avantage de sécher rapidement. Les bas en laine de type mérino par exemple, permettent aux pieds d’évacuer la chaleur du corps, de limiter la transpiration et de sécher rapidement. Les produits de ce type minimisent aussi les frottements avec la peau et les risques de blessures, dont les ampoules.

«J’ai opté pour ce type de vêtements pour les bas ainsi que les chandails que j’apporterai pour mon excursion. Un chapeau à larges bords de type ‘’Tilley’’ est indispensable pour se protéger des chauds rayons du soleil qui vous accompagneront lors des longues traversées en campagne.», explique Sylvain.

Emprunter les routes de Compostelle est l’un des meilleurs moyens de se connecter avec l’esprit du verbe «VOYAGER.» Puisqu’à chaque fois, c’est un retour aux sources.

Liens pratiques pour vous préparer:

13 vues0 commentaire

Comentarios


Los comentarios se han desactivado.
bottom of page